Acouphène

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28 novembre 2022

Le privilège
du silence

A ce jour, en Suisse, on estime à 20 % les personnes qui font l’expérience d’un acouphène au cours de leur vie. 5 % de la population en souffre de manière chronique. Un phénomène qui touche de plus en plus de jeunes.

du silence

Qu’est-ce qu’un
acouphène ?

L’acouphène survient dans les oreilles sans bruit extérieur, il décrit une sensation auditive subjective. Seule la personne atteinte perçoit l’acouphène. Les causes sont encore méconnues. Différentes circonstances extérieures peuvent favoriser leur apparition, comme des traumatismes sonores, des expositions à un bruit excessif ou encore certaines infections virales et bactériennes.

Résultat ? Sifflements, bourdonnements ou tintements, dans une ou deux oreilles, en continu ou de manière ponctuelle. Trop fréquemment sous-estimés, les acouphènes qui perdurent peuvent s’accompagner d’une perte auditive ainsi que de vertiges.

Entre source d’anxiété permanente, problèmes d’endormissement ou de stress, les conséquences sous-jacentes sont nombreuses. Les personnes souffrant d’acouphènes se sentent parfois incomprises ou peu prises au sérieux. Elles se plaignant d’un sentiment d’isolement susceptible de mener à la dépression, voire au suicide.

Souffrir d’acouphène :
témoignage

Septembre 2017. C’est après de paisibles vacances dans les îles, que Léa (nom d'emprunt), travaillant dans la finance, reprend son train de vie. Entre un poste à haute responsabilité et une vie privée bien remplie, le quotidien de la jeune femme la replonge vite dans des situations mouvementées et stressantes.

C’est du jour au lendemain qu’elle se réveille avec son premier acouphène dans l’oreille gauche. « Je venais de rentrer de vacances, j’avais pris l’avion et j’avais fait de la plongée. Je me demande alors si la cause de ce bourdonnement n’est pas à chercher de ce côté-là. Finalement, il s’avérera que ce n’était pas du tout lié à ça », précise Léa.

Son premier réflexe a été de se rendre chez un ORL (oto-rhino-laryngologie). Il lui a fait passer toutes sortes de tests, pour tenter d’expliquer et de soigner l’acouphène. Résultat ? « Tout est en ordre, il n’y a pas de problème interne », expose le spécialiste. Bien que soulagée de ne pas avoir de maladies plus graves, Léa se voit confrontée à la lourde supposition qu’il faut « vivre avec ». Ne s’avouant pas vaincue, la jeune femme de 30 ans refuse d’abandonner le combat. Elle est bien déterminée à trouver la cause de ce son continu et à le faire disparaître.

Son acouphène ne la quittera pas pendant deux ans. Deux longues années, durant lesquelles elle s’intéresse à d’autres approches et teste des thérapies alternatives. C’est ainsi qu’elle découvre les aiguilles de l’acupuncture, les mouvements particuliers d’ostéopathe de la mâchoire ou encore les techniques de la kinésithérapie. Pour chaque méthode, Léa se fixe plusieurs séances, pour être sûre d’aller jusqu’au bout. « Rien ne fonctionnait et j’entendais constamment ce bruit dans mon oreille gauche. Jusqu’au jour où je suis tombée sur une personne rebouteuse, qui m’a beaucoup aidée. » Après plusieurs séances, c’est comme un miracle : Léa retrouve l’apaisement du silence, son acouphène disparaît pendant deux ans.

Du soulagement au bourdonnement

Puis, rebelote : deux ans passent et l’acouphène revient, tout aussi brutalement que sa première apparition en 2017. Il laisse la jeune femme dans une profonde incompréhension. « A nouveau, hormis une situation de stress et de surcharge au travail, mon acouphène est revenu sans explication plausible ni événement particulier. » C’est à ce moment qu’elle comprend que son acouphène est lié à la tension. La spirale recommence pour Léa qui, encore aujourd’hui, cherche des solutions pour retrouver le silence. La rebouteuse a à nouveau aidé sur le bruit, mais il revient constamment après quelque temps. Déterminée à retrouver calme et sérénité, la jeune femme ne s’arrête pas là. Elle se rend chez un masseur qui s’occupe de toute la nuque et région autour de l’oreille.
En plus de l’investissement financier non négligeable, Léa se remémore des moments particulièrement éprouvant psychologiquement : « L’acouphène est un handicap invisible. Personne ne peut comprendre la souffrance interne qu’il procure. Il y a eu des périodes où j’entendais mon acouphène 24 heures sur 24, même lorsque j’allumais la télé pour essayer de couvrir le son ou durant des soupers très animés. Le silence, c’est un mot qui n’existe plus pour quelqu’un qui a un acouphène. Je redoutais les moments d’aller au lit, où il n’y avait plus de bruit. Je suis passée par des périodes très compliquées. J’ai compris pourquoi certaines personnes souffrant d’acouphènes constants et fort en venaient parfois carrément au suicide. »

A chacun sa méthode

Aujourd’hui, Léa et son acouphène vont mieux. Depuis quelques séances, le bourdonnement fluctue. « Je l’entends parfois le soir en allant au lit ou le matin lorsque je me réveille. » Une fluctuation perçue comme positive de la part des spécialistes. « L’acouphène s’explique par le fait que le cerveau distingue des sons qu’il ne devrait pas, s’habitue et fait ressentir ce son. La fluctuation de l’acouphène signifie qu’il réagit et qu’il n’est pas ancré dans le cerveau. »

La jeune femme suit des coachings privés, pour repenser et surtout apaiser son mode de vie. Son objectif : lâcher prise et être moins stressée dans sa vie professionnelle. « J’essaie de me détendre lorsque je travaille, quand je sens que je me crispe et que j’adopte une mauvaise posture. » Elle continue également les massages, toujours doux, de la nuque, du crâne et des tensions dans le haut du dos. Une méthode qui, pour le moment, l’apaise et fait diminuer son acouphène.

Son message ? « Il ne faut absolument pas baisser les bras. Il faut être ouvert d’esprit, rester positif, tester différentes approches et thérapies. Ce murmure s’explique sans doute par un déséquilibre quel qu’il soit, il peut disparaître. Ne surtout pas attendre, ne pas laisser l’acouphène s’installer… Si ce n’est pas mécanique, cela peut être lié à la digestion, à la posture, à une cause psychologique. Dans la majorité des cas, il existe des solutions qui peuvent diminuer ou supprimer l’acouphène. A chacun sa thérapie qui fonctionnera pour lui. »

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