Fatigue inexpliquée... Et si c’était une carence en fer ?

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1 septembre 2025

Par Chiara Cagnoli, pharmacienne et responsable des analyses à la pharmacieplus malè, à Bellinzona (TI)

Epuisement, manque d'énergie, difficultés de concentration... Ce sont des plaintes que nous entendons très fréquemment au comptoir. Bien souvent, ces symptômes sont ignorés ou attribués au stress ou au rythme de vie. Pourtant, ils peuvent aussi révéler une carence nutritionnelle.

C’est pourquoi notre rôle à la pharmacie ne se limite pas à proposer un complément pour retrouver du tonus. Une écoute attentive et quelques questions ciblées peuvent nous aider à envisager d’autres causes possibles, comme une carence en fer, souvent sous-estimée.

Pourquoi le fer est-il si important ?

Le fer joue un rôle clé dans l’organisme : il participe à la production de l’hémoglobine (qui transporte l’oxygène dans le sang), soutient le métabolisme énergétique et aide le système immunitaire à bien fonctionner.

Pour évaluer les réserves de fer, on dose la ferritine, une protéine de stockage du fer dans l’organisme. Dans ce contexte, le test de mesure du taux de ferritine en pharmacie représente pour nous un outil précieux pour diagnostiquer une carence en fer de manière simple et rapide.

Quand faut-il suspecter une carence en fer ?

Quand les réserves en fer deviennent insuffisantes, l'organisme envoie des signaux qui doivent alerter : fatigue persistante, pâleur, irritabilité, difficultés de concentration, ongles cassants, chute des cheveux, maux de tête, essoufflement ou étourdissements.

Certaines personnes sont particulièrement à risque : les femmes en âge de procréer (surtout en cas de règles abondantes) ou en ménopause, les femmes enceintes ou allaitantes, les adolescents, les personnes âgées, les végétariens, végétaliens ou végans qui ne prennent pas de supplémentation adéquate. Face à des symptômes évocateurs, nous pouvons proposer le test de mesure du taux de ferritine, pour vérifier si une carence est en cause.

Le saviez-vous ?

La carence en fer représente la carence nutritionnelle la plus répandue dans le monde. En Suisse, il n'existe pas d'étude précise sur le nombre de personnes atteintes, mais on estime que 20% des femmes et 10% des hommes sont concernés.

Comment se déroule le test en pharmacie ?

Le·la pharmacien·ne ou l’assistant·e en pharmacie s’entretient avec le patient pour recueillir des informations sur ses symptômes, son alimentation, ses habitudes, les éventuels médicaments ou pathologies, ceci afin d'évaluer la pertinence du test.

Nous prélevons quelques gouttes de sang au bout du doigt, puis nous envoyons l’échantillon au laboratoire pour analyse. Dès que les résultats reviennent, nous les expliquons en détail au patient, et proposons des conseils nutritionnels et une supplémentation ciblée si une carence ou une valeur limite est constatée.

Quand parle-t-on d'anémie ferriprive ?

L’anémie ferriprive provient d’une carence en fer qui provoque une diminution du taux d’hémoglobine dans le sang et donc du transport de l’oxygène.

Une carence en fer non traitée peut évoluer vers une anémie ferriprive, avec une aggravation progressive des symptômes et de l'état général du patient. Si l'anémie est trop importante, des manifestations cardiaques peuvent survenir (arythmies, palpitation, hypotension, etc.). De nouveau, nous sommes là pour repérer les signes d’alerte et, si besoin, pour orienter le patient vers un examen médical.

Détecter le problème avant qu'il ne s'aggrave permet d’agir vite, de manière efficace et douce.

Quel suivi peut-on proposer aux patients après le test ?

Si une carence en fer est confirmée, nous accompagnons le patient avec un plan d’action sur mesure pouvant comprendre :

  • le choix de la supplémentation orale en fer la mieux tolérée par le patient ;

  • des conseils pour optimiser l’efficacité de la prise et réduire les effets secondaires gastro-

  • intestinaux ;

  • des conseils nutritionnels sur mesure basés sur le mode de vie, le régime alimentaire et l'état du patient ;

  • un contrôle de la prise correcte du complément ;

  • un suivi à 3-4 mois, pour évaluer les progrès, ajuster le traitement et décider de le poursuivre, de le modifier ou de le suspendre.

En suivant les patients sur le long terme, nous pouvons améliorer l'efficacité du traitement, réduire les risques liés à la carence et favoriser une prise en charge éclairée de leur propre santé.

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