Dépistage des IST : faites-vous tester en pharmacie !
L’évolution des mœurs, marquée par la libération de la sexualité et l’essor des applications de rencontre, facilite l’accès à de nouveaux partenaires. Parallèlement, grâce aux progrès concernant, d’une part, le traitement du VIH, et d’autre part, sa prévention, l’utilisation du préservatif est moins systématique ; en outre, son utilisation correcte ne protège pas de toutes les infections sexuellement transmissibles.
Les cinq infections les plus courantes en Suisse, aussi appelés les « big five » - VIH, gonorrhée, chlamydia, hépatite C et syphilis –, posent un sérieux problème de santé publique en raison de leurs effets à long terme sur la santé si elles ne sont pas traitées et du fait qu’elles ne présentent souvent aucun symptôme. Leur dépistage précoce est donc essentiel pour les prévenir et les traiter efficacement.
Pourquoi faire un dépistage régulièrement ?
1. Prévenir les complications
Certaines infections sexuellement transmissibles peuvent rester asymptomatiques pour une période plus ou moins longue. En l’absence de traitement, elles peuvent entraîner des complications sévères, notamment l’infertilité, les grossesses extra-
utérines et des douleurs chroniques. Un dépistage régulier permet de détecter ces infections avant qu’elles n’affectent votre santé de manière irréversible.
2. Réduire les risques de transmission
Un dépistage précoce est essentiel pour éviter de transmettre une infection à vos partenaires. Certaines IST, comme la chlamydia et la gonorrhée, se transmettent facilement lors de rapports non protégés, et dans certains cas protégés, et restent souvent invisibles. Vous faire tester régulièrement, c’est aussi protéger les autres.
3. Eviter les réinfections
Contrairement au VIH, qui reste toute la vie dans l’organisme et nécessite un traitement antiviral, les infections bactériennes telles que la syphilis, la gonorrhée et la chlamydiose se soignent, mais elles peuvent être contractées plusieurs fois ! Vous faire dépister après une exposition à risque permet d’éviter les réinfections et de rester en bonne santé.
Le dépistage en pharmacie : êtes-vous concerné ?
Le dépistage en pharmacie est une solution simple et confidentielle pour vous aider à prendre soin de votre santé sexuelle. Voici quelques situations où il est recommandé de vous faire dépister :
Vous entrez dans une nouvelle relation et vous souhaitez vous passer du préservatif : avant de renoncer à la protection, il est crucial de vous assurer que vous êtes tous deux exempts d’infections.
Vous avez été exposé à un risque de transmission : si vous avez eu un rapport à risque ou si vous avez des doutes concernant une exposition à une IST, il est important de vous faire dépister rapidement pour éviter toute complication et prévenir la transmission.
Vous avez plusieurs partenaires sexuels : le risque de transmission augmente avec le nombre de partenaires.
N’attendez pas d’avoir des symptômes : le dépistage précoce est la clé pour prévenir, traiter et protéger. Rendez-vous dès cet été dans votre pharmacieplus pour un test rapide, simple et confidentiel.
Léo Wildhaber, pharmacien responsable à la pharmacieplus du marché, à Vevey (VD):
« En 1912, quand mon arrière-grand-père a ouvert la pharmacie de l’Orangerie, à Neuchâtel, la pilule contraceptive n’existait pas encore et le premier antibiotique n’avait pas encore été découvert... C’est aussi bien plus tard que la libéralisation des moeurs a eu lieu avec, par exemple, la ‹ révolution sexuelle › des années 1960. Aujourd’hui, notre génération peut montrer qu’il n’y a pas de sujet tabou en pharmacie et rendre nos officines accueillantes pour tous·te·s.
Avec cette nouvelle prestation, nous élargissons les possibilités d’accès aux soins pour la population. Nous représentons le maillon manquant d’une chaîne, parce que beaucoup de gens renoncent au dépistage par crainte d’être stigmatisés. Je suis convaincu que la pharmacie est un très bon endroit pour cela, parce que c’est un lieu neutre. On peut y aller pour acheter une boîte de vitamines ou pour renouveler son traitement, et on pourrait aussi bien aller y faire un test si on a un doute sur sa santé sexuelle ou même des symptômes d’infection.
Notre rôle ne s’arrête pas au dépistage. Nous sommes la porte d’entrée dans le parcours de soins, et nous allons guider la personne vers une prise en charge adaptée. L’enjeu est aussi éducatif : permettre à chacun de comprendre la transmission, la prévention et le traitement des infections. On entend encore régulièrement que le préservatif protège de toutes les infections, mais son degré de protection varie fortement en fonction de son mode d’utilisation et du pathogène. En porter empêche la grossesse et l’infection au VIH, mais peut être moins efficace pour les autres IST. Et ça, on ne le communique pas assez. »
