Phytothérapie au féminin

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27 février 2023

Des plantes pour
les maux féminins

Initiatrices de tous les médicaments, les plantes n’ont pas fini de nous livrer leurs secrets et leurs bienfaits. Découvertes de quelques-unes de leurs vertus pour soulager les troubles féminins.

Selon Philippe Bailly, pharmacien responsable à la pharmacieplus bourquin à Couvet (NE), la phytothérapie est à mi-chemin entre la science, la médecine et les plantes. Dans cette perspective, le pharmacien se positionne comme un excellent interlocuteur, grâce à son conseil personnalisé et adapté aux besoins de chacun. « On est en plein dans le rôle du pharmacien. Connaisseurs des simples, des drogues et de leurs utilisations, nous pouvons non seulement proposer à nos clients des alternatives inspirées des médecines traditionnelles, mais également les mettre en garde contre leurs utilisations, leurs interactions et leurs contre-indications. » Le pharmacien joue également un rôle important dans le choix des laboratoires de phytothérapie avec lesquels il souhaite travailler. Pour Philippe Bailly, pas d’hésitation, ses mots d’ordre pour un bon laboratoire : qualité, indications éprouvées, argumentations sérieuses. « Nos clients nous font confiance, à nous de leur proposer des synergies adéquates et fiables », atteste Philippe Bailly, qui n’hésite pas à mélanger plusieurs approches de médecines douces lorsqu’il le pense nécessaire. Pour lui, pas de doute : ces approches se complètent et répondent aux limites de chacune.

Des plantes pour soulager
les maux féminins

A l’instar du syndrome prémenstruel, des troubles de la préménopause, de la ménopause ou encore du baby-blues, de nombreux problèmes féminins peuvent être abordés avec l’aide de la phytothérapie. « Les plantes accompagnent les femmes depuis des millénaires, c’est une tradition ancestrale », soutient Philippe Bailly, qui puise dans les recherches historiques menées sur ces usages anciens pour sa pratique quotidienne. Le pharmacien se tourne aujourd’hui vers une approche de la phytothérapie plus moderne avec notamment des mélanges déjà préparés, des teintures ou des gélules. « Cette forme de la phytothérapie est maîtrisée, simple et surtout facile d’emploi pour la patiente. Le concentré de la plante a une teneur contrôlée du principe actif, offrant ainsi une sécurité optimale. »

Soulager les troubles de la préménopause et de la ménopause

« En pharmacie, nous rencontrons souvent des femmes qui cherchent désespérément des astuces et solutions pour pallier les troubles climatériques souvent peu pris en compte », nous explique d’emblée Philippe Bailly. Définis comme étant les symptômes de la (pré)ménopause, ces troubles regroupent bouffées de chaleur, sueurs, fatigues, sécheresse vaginale, troubles urinaires...

Poussant essentiellement dans les régions tropicales et subtropicales, le yam, ou igname sauvage, présente de nombreuses vertus médicinales pour traiter ces troubles. Reconnu comme stimulant hormonal, le yam permet d’augmenter les taux des hormones surrénaliennes et sexuelles. « Lorsque la cliente traverse la préménopause, avec des périodes d’aménorrhée, je recommande de coupler sous forme de cycle la prise d’igname sauvage à celle du soja, du trèfle rouge ou de la sauge », précise Philippe Bailly, convaincu qu’il faut ajuster les prises en fonction des besoins propres à chaque femme. Grâce à cette prise alternée, le cycle de la femme va être mimé. La sauge sera particulièrement recommandée pour les bouffées de chaleur, le soja a la capacité de réguler le trouble hormonal et le trèfle rouge possède un effet œstrogénique, ayant une action notamment sur les problèmes de sécheresse des muqueuses.

Si la ménopause s’accompagne de difficultés d’endormissement ou de nervosité, Philippe Bailly conseille un mélange mélisse-aubépine. Celui-ci va atténuer les manifestations objectives et somatiques de l’anxiété, telles que les palpitations du cœur, les troubles du sommeil ou encore l’irritabilité. A noter que l’huile d’onagre est aussi une bonne alternative pour le traitement des troubles de la préménopause, de la ménopause, de la régulation du cycle menstruel ou contre la sécheresse des muqueuses.

Atténuer les symptômes prémenstruels

Les cycles menstruels des femmes constituent des étapes hormonales qui ne sont pas anodines, générant des bouleversements tant physiques que psychiques. Le gattilier est l’allié des femmes durant leurs périodes menstruelles. « Ce sont notamment ses baies qui sont utilisées, car elles contiennent des substances qui agissent sur les hormones féminines », nous explique le pharmacien. Règles trop rares, trop fréquentes ou absence de règles, la plante agit sur les cycles irréguliers dus à une sécrétion insuffisante de progestérone. Elle aura un effet sur l’ovulation. Mais ses bienfaits ne s’arrêtent pas là, comme le souligne Philippe Bailly. « Le gattilier permet aussi de lutter contre le syndrome prémenstruel, en agissant sur l’ensemble des hormones concernées. Ainsi, troubles de l’humeur, migraines, poitrine douloureuse, anxiété ou encore crampes abdominales seront soulagés. »

Le baby-blues : un état passager, pas forcément obligatoire

Bien que très souvent synonyme de grande joie, l’arrivée d’un enfant peut parfois une grande source de stress et de fatigue. On parle de baby-blues lorsque la maman souffre de perturbations affectives, mélangeant de la tristesse, un sentiment de panique ou de peur, une irritabilité ou agressivité soudaine, de la fatigue et parfois même une certaine honte. Son humeur est très changeante et la maman ne se reconnaît pas dans ses réactions. Touchant entre 50 et 80 % des femmes qui viennent d’accoucher, ce trouble de l’humeur est caractérisé comme normal et passager : il survient en général 4 jours après l’accouchement et disparaît vers le 12e jour. « Dans ces états de dépression passagère, les plantes peuvent avoir un impact impressionnant », assure Philippe Bailly, alors que plusieurs idées lui viennent en tête. « Le safran, sous forme de capsule de safran d’or, est une belle ressource pour soigner les états de dépression légère à modérée, de courte durée. » Décrit comme l’antidépresseur naturel, le safran possède en effet des propriétés anxiolytiques, modulant ainsi la sérotonine et la dopamine, deux neuromédiateurs qui jouent un rôle important dans certains états dépressifs. « Je conseille de prendre cette plante sous forme de cure, à commencer durant les dernières semaines de la grossesse pour un effet préventif », recommande le pharmacien.

Autre option : les plantes classiques adaptogènes. Ces dernières se définissent comme des régulateurs métaboliques, qui permettent de renforcer la capacité d’adaptation de l’organisme face aux facteurs environnementaux et d’éviter ainsi les effets négatifs sur l’organisme. « Très apprécié des Vikings, le rhodiola rosea est connu notamment pour ses vertus tonifiantes et anxiolytiques qui aident l’organisme à s’adapter au stress et améliorer l’humeur. En plus de son effet sur des dépressions légères, cette plante participe à l’atténuation des symptômes d’une anxiété généralisée », conclut le pharmacien.

Le conseilplus

Quels que soient les troubles que nous souhaitons soulager grâce aux plantes, il advient de le faire dans un cadre délimité. « Ce n’est pas parce que c’est de la phytothérapie qu’il ne faut pas prendre certaines précautions », insiste Philippe Bailly. Conseils et accompagnement avec un professionnel spécialiste sont de mise afin d’éviter tout risque d’interaction. Selon le pharmacien, « la phytothérapie est comme tout autre méthode médicale : elle doit être administrée avec un minimum de sagesse et d’intelligence. Elle nécessite une surveillance; il faut avoir conscience de ses limites et ne pas hésiter à la coupler avec d’autres thérapies. En pharmacie, nous sommes là pour vous accompagner dans la découverte de cette thérapie. »  

La valeur de l’engagement
à la pharmacieplus bourquin

L’humain, les plantes, les animaux : pour Philippe Bailly, nous vivons dans un continuum. « J’applique bien évidemment cette philosophie à la maison : je vis chez mes plantes et mes animaux ! », s’exclame en souriant le pharmacien, qui nous souffle à l’oreille avoir plus de 200 plantes chez lui. On l’aura compris, Philippe Bailly fait partie de ces pharmaciens qui n’hésitent pas à proposer différentes approches, tant alternatives que médicales, afin d’avoir la solution la plus adéquate pour ses client·es et la plus respectueuse pour l’environnement. On lui a posé la question de ce que l’engagement, une des valeurs de pharmacieplus, représentait pour lui. « Selon moi, l’engagement vient de la conviction et débouche sur l’identité. On doit être convaincu pour croire dans ce qu’on fait et pour donner un sens à notre quotidien. J’ai d’ailleurs choisi le métier de pharmacien pour ça : j’étais convaincu de la place centrale qu’il joue dans le système de soin. Et lorsque l’on est quelqu’un d’engagé, on est reconnu pour ce que l’on fait, on sait pourquoi l’on vient nous voir. » Son mot de fin : « Un pharmacien de conviction, d’engagement, fait la différence. Les connaissances scientifiques, tout le monde peut les acquérir. En revanche, rien ne remplacera le conseil humain, empathique, convaincu, engagé. »

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